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Charles Gounod

(Paris, 1818 - Saint-Cloud, 1893)

Charles Gounod

 

Ave Maria

      Pour beaucoup de gens, Charles Gounod est le compositeur d'un seul opéra, « Faust », l'un des ouvrages lyriques les plus joués au monde. Mais cette vision est extrêmement réductrice car Gounod à composé une douzaine d'autres opéras, de nombreuses oeuvres religieuses, des mélodies...

      Né dans une famille tournée vers l'art, élevé par une mère professeur de piano, encouragé par des professeurs comme Duprez, Gounod s'oriente dans la voie des études musicales, au Conservatoire de Paris. Elève de Lesueur et de Halévy, il remporte en 1839, à sa troisième tentative, le 1er Prix de Rome, avant d'aller s'installer en Italie et rencontrer des personnalités comme Palestrina, Bellini ou le peintre Ingres.

      Après une période de quatre années passées dans le pays romain, Gounod retourne à Paris et traverse une crise mystique, prend des cours de théologie, se prépare à entrer au séminaire et compose une Messe solennelle... Mais Gounod s'orientera ensuite vers le théâtre lyrique et écrira son premier opéra Sapho en 1851, avant de se marier l'année suivante avec Anna Zimmermann. Gounod va continuer durant toute sa vie à baigner dans un climat religieux, et il se met à signer ses lettres abbé Gounod, bien qu'il ne deviendra jamais prêtre.

       La musique du compositeur deviendra par la suite essentiellement religieuse avec une vingtaine de messes, deux Requiem, un Te Deum, de nombreux motets, des cantiques, etc. En 1853, Gounod compose une Méditation sur le premier prélude de Bach pour piano et violon. Mais le violon sera finalement remplacé par la voix et les paroles latines de l'Ave Maria. Cette oeuvre, qui d'abord, fut une banale esquisse sur un prélude de Bach, marquera pour la postérité de Gounod. Après avoir composé deux symphonies et une Messe de Sainte Cécile, le compositeur commence Faust. Mais il souffre d'une violente crise nerveuse et doit se reposer. Il l'achevera finalement deux années plus tard, en 1889. Il n'allait pas se douter que ce chef-d'oeuvre allait faire le tour du monde...

       Finalement, Gounod meurt à Paris le 18 octobre 1893, d'apoplexie. Il venait d'achever son Requiem, écrit suite à la mort prématurée d'un de ses petits-fils, mais il n'a pu entendre son oeuvre interprêté.
Gabriel Fauré et Camille Saint-Saëns lui ont rendu hommage en 1895, en interprêtant son Requiem dans l'eglise de la Madeleine à Paris.


Le Charles Gounod

Le CHARLES GOUNOD

     Lancé le 31 Janvier 1900 aux chantiers de la Loire à Saint Nazaire
pour l’armement Guillon.
     Navire du type C, dit à Jubilee Rig. Gréement de trois-mâts barque, très critiqué à son début en raison de son aspect lourd et disgracieux du à la croisure énorme des vergues de perroquet. Ce gréement fut repris sur douze autres navires car il permettait un maximum de vent dans les voiles.
     Caractéristiques 2199 tx JB 1460 tx JN Pris au neuvage par le capitaine Gautier. Subit de grosses avaries en 1907 dans les parages du Horn, au cours d’une traversée Brest - San Francisco. Reste engagé plusieurs heures.
     Sera coulé en Janvier 1917 au cours d’une traversée Durban – Nantes, avec un chargement de blé et de maïs pour les alliés.

Le CHARLES GOUNOD a été capturé et coulé en mer par le corsaire allemand SEEADLER le 21 Janvier 1917 par 07° N et 28° W.
L’équipage composé de 24 hommes a été fait prisonnier et embarqué sur le corsaire allemand du 21 Janvier au 21 Mars 1917.
Transbordé sur le trois-mâts CAMBRONNE le 21 Mars. Arrivé à Rio de Janeiro le 31 Mars à 18h00. Débarqué le 31 Mars.
L’équipage a été embarqué sur le paquebot MALTE le 4 Avril 1917 et rapatrié à Brest le 22 Avril 1917.

Récit de l’équipage

      Le 21 Janvier 1917, à l’heure de la méridienne, le navire se trouvait à 400 milles au nord de l’Equateur, faisant route au plus près pour remonter les alizés de NE quand un trois-mâts carré fut aperçu à contre-bord, grand largue, cap au sud, portant les couleurs norvégiennes. Le capitaine Rault hissa les couleurs françaises et montra son signal distinctif. La météo portée au journal de bord donnait : « Cumulus de beau temps, mer belle, houle de sud ourlée d’écume ». Le capitaine fit porter sur le Norvégien pour demander des nouvelles de la guerre, et donna des ordres pour prendre un ris dans la grand voile.
      Tout à coup, le signal du code international « Mettez en panne ou je fais feu » monta à la corne d’artimon du navire en vue et un coup de semonce fut tiré sur la CHARLES GOUNOD, dont le capitaine, confiant en sa bonne marche, se préparait à fuir, pensant échapper au corsaire allemand. Malgré une salve d’avertissement, il pensa se tirer d’affaire et crût même que le corsaire était en panne de munitions. Mais à la surprise des marins français, le trois-mâts cargua ses voiles, mit en route des moteurs insoupçonnés, gagna sur l’avant du voilier français et envoya à bord une embarcation à moteur armée en guerre. L’officier de prise signifia au capitaine Rault et à son équipage qu’ils étaient prisonniers de guerre.
      Aussitôt, commença le transbordement de tout ce qui pouvait être utile au corsaire ennemi, qui était le fameux SEEADLER, navire américain, saisi et maquillé par les Allemands. L’équipage français fut aussi transbordé et retrouva de nombreux prisonniers alliés, provenant de prises faites auparavant. Le commandant, le comte von Lückner, fit disparaître toute trace du CHARLES GOUNOD (qui fut coulé). Les prisonniers devenant trop nombreux à son bord, le capitaine corsaire s’en débarrassa en les embarquant sur l’une de ses dernières captures, le CAMBRONNE, de la maison Bordes.


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