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Pierre Isorni
1910 - 1998

Épouse en 1930 Monique Desvallières.
Lors de ses séjours à Seine-Port, il habitait la Broquette.

Pierre Isorni

Peintre français, né à Paris d'une mère parisienne et d'un père originaire du Tessin, Pierre Isorni n'est pas un débutant. Reçu au Salon d'Automne dès 1930, il obtint, en 1940, une bourse Blumenthal. S'il ne s'est pas fait davantage connaître, c'est qu'il ne l'a pas voulu. Chose incroyable par les temps qui courent, mais rigoureusement vraie, voilà un artiste qui s'est abstenu, depuis bientôt vingt ans, d'attirer sur son œuvre l'attention du public. Si vous me demandiez pourquoi, je n'hésitarais pas à vous étonner de nouveau en vous répondant que ce grand travailleur a magnanimement choisi d'avoir terminé son apprentissage avant de nous inviter à décider si, oui ou non, il est un maître. Voici donc, d'Isorni, et dans une salle dont l'ampleur nécessite, dangereusement, de la part de qui l'occupe, une envergure égale, la première exposition particulière. Je croix qu'il sortira victorieux de l'épreuve. Il me semble impossible, en effet, que cette peinture de choc et tout ensemble, si l'on y regarde mieux, imprégnée d'âme et de sensibilité fine, que cette peinture virile, franche, audacieuse et pourtant nuancée, ne vous émeuve pas aussi bien, aussi profondément qu'elle m'a ému, le jour où un hasard m'en fit faire la découverte. Pierre Isorni sait composer, mais on le sent incapable de mentir. Tout comme un abstrait, il pense son tableau, il exige qu'il soit, d'abord, un harmonieux assemblage d'arabesques, de lignes, de volumes, de rythmes, de couleurs cristallines, -mélange, sur toile blanche, de ce qui sort du tube et de térébenthine- qui jouent à se répondre. Il ne consent pourtant pas à sa métaphore plastique. Il respecte l'objet, la chose, l'être. Il ne simplifie pas, il concentre. Il introduit l'esprit dans la matière, l'humain dans le réel. C'est le bon parti qui lui permet de réussir d'admirables portraits, criants de vérité, puis de nous faire participer lyriquement, comme si nous y étions, à l'accomplissement, par exemple, du sacrifice d'Abraham. C'est un peintre complet, et pas seulement dans le format de chevalet. Je lui prédirais volontiers un bel avenir dans le vitrail, la tapisserie, la mosaïque. Il y dirait, comme en peinture, tout l'essentiel, sans verbiage ni maniérisme, dans la clarté, avec énergie et droiture.

Texte de Maximilien Gauthier à l'occasion l'exposition au Cercle Volney en avril 1956.



Portrait d'enfant
Portrait d'enfant - 1949
Nature morte aux artichaux
Nature morte aux artichaux - 1951

Nature morte
Nature morte - 1953
Nature morte
Nature morte à la carpe - 1954

Composition abstraite au guéridon
Composition abstraite au guéridon - 1956
Portrait de Flavie
Portrait de Flavie - 1956
Bouquet sur guéridon
Bouquet sur guéridon - 1957

Georges V-R
Georges Vallery-Radot
Pascal V-R
Pascal Vallery-Radot
Composition abstraite
Composition abstraite - 1959
Composition abstraite
Composition abstraite - 1960

Odalisque
Odalisque - 1960
Nu
Nu - 1961

Composition abstraite
Composition abstraite - 1970
Composition abstraite
Composition abstraite - 1970

Composition abstraite
Composition abstraite - 1970

Harmonie
Harmonie - 1970

Composition abstraite
Composition abstraite - 1971
Composition abstraite ovale
Composition abstraite ovale - 1975

26 juin 1910 Naissance à Paris d'une mère française et d'un père d'origine italienne.
1927 Après l'école des Frères, Louis Le Grand puis l'école Alsacienne il entre à l'école des Beaux-Arts en 1927 dans l'atelier d'Ernest Laurent, ami de Seurat.
 
1929 Il fait la connaissance de George Desvallières et de sa famille ainsi que de Louis Latapie et se lie avec lui d'une amitié durable.
 
1930 Épouse Monique, troisième fille de Desvallières et s'installe à Paris 14, rue Saint-Marc.
 
1932 Expose régulièrement des toiles de grandes dimensions au Salon d'Automne jusqu'à la guerre. En 1932, à la demande d'un ami, il se rend à Bruxelles et exécute le portrait du Comte de Paris en exil.
 
1933 Avec Desvallières, il rencontre Matisse à Nice.
1936 Rencontre avec Raoul Dufy qu'il estime mais qui lui conseille de se préparer à la lutte pour résister aux atteintes des désillusions et de l'insuccés.
 
1939 Mobilisé, il fait de nombreux portraits pendant la drôle de guerre.
1940 Démobilisé, il s'installe à Seine-Port pour la durée de la guerre. Travaille avec George Desvallières à l' éxécution de ses décorations religieuses. Reçoit le prix Blumenthal. Accaparé par les problèmes d'intendances sa production est plus restreinte mais s enrichit pendant cette période.
 
1945 Il rentre à Paris, reprend son travail, expose de nouveau au Salon d'Automne mais progressivement se détache et n'expose plus que très rarement. Il choisit l'isolement et la méditation plutot que la confrontation où il se sent dépaysé. Il détruit de nombreuses toiles et aborde sa période abstraite en continuant la figurative.
 
1948

Il voyage en Italie et à son retour par le Tessin à Locarno où il résidera six mois, il exécutera sur place une commande de portraits ainsi que des paysages.

 
1956 Après plusieurs années d'un repli productif, encouragé par Maximilien Gauthier il expose une centaine de toiles dans les salles du Cercle Volney à Paris. Premiers succès et achats de l'État.
 
1970 S'ouvre une période riche et productive où il partagera son temps entre la France et l' Espagne où il mourra le 21 mars 1998.
 

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