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(Paris, 17 mai 1870 - 15 mai 1948)

Photo

Il se marie le 25 avril 1898 à Paris avec
Marie-Thérèse Le Liepvre
(1880-1946)
(sœur de l’épouse de Jean Paladilhe)

 

 

 

      Le 27 juin 1918, un "obus de gotha" allemand tomba à Paris, 14 rue Saint-Guillaume, sur l'atelier d'André Dauchez, détruisant quelques dizaines de tableaux ou études sur panneaux. Mme Dauchez, alors très inquiète pour ses enfants, décida d'écarter toute sa famille de Paris, et tous se réfugièrent à Morsang-sur-Seine situé à environ 6km en aval de Seine-Port, habitée par sa sœur Mme Adrienne Paladilhe.

      Leur aînée, Françoise, épousa Pierre Hallé. Ils achetèrent en 1935, "poussé" par la mère de Françoise, la maison de Seine-Port.
Leurs enfants Camille (1924-2006), Noël (1925-2000), Nicolas (1927), Jérôme (1928), Grégoire (1931), Gilles (1933), et Francis (1938), seul ce dernier est né à Seine-Port; et le chanoine Julien Messin y maria Camille, Nicolas, Jérôme, Grégoire et Gilles.


      Encore adolescent, André Dauchez découvre la Bretagne en 1891 lors de vacances familiales à Bénodet.
Cette année est aussi celle du mariage de sa soeur aînée Jeanne avec le peintre Lucien Simon.

      Quelques années plus tard, son père Fernand Dauchez achète à Bénodet la propriété de Kergaït dans l’anse de Penfoul, où la famille se retrouvera chaque été jusqu’à la fin du XIXe siècle.

      Lucien Simon lui présente Charles Cottet. Ensemble, ils formeront avec Prinet et René Ménard la Bande Noire, en référence à leur vision sombre et tourmentée de la Bretagne.

      Loin des scènes de vie colorées de Lucien Simon, l’œuvre d’André Dauchez s’attache aux paysages de la campagne et des rivages bretons.

      Sa prédilection pour le dessin, privilégié à la couleur, l’amène dans un premier temps à s’intéresser à la gravure et plus précisément à la technique de la taille douce, gravure en creux. Cette technique aiguise son sens du trait et de la composition.
Encouragé par la bonne réception de ses eaux-fortes, il explore ses talents de peintre.
Ses toiles reprennent ses dessins et eaux-fortes, présentant des paysages aux larges horizons, des arbres aux silhouettes graciles, des ciels vifs, des maisons basses. Sa palette est sobre et délicate, au service des compositions aérées et des grands espaces qu’il affectionne.
D’une famille passionnée par la navigation de plaisance, André Dauchez participe dès sa jeunesse à de nombreuses régates. Il nourrit son travail d’artiste par ce goût de la voile, qui lui permet de découvrir des points de vue inédits lors de ses promenades familiales, qui étaient alors peu favorisées vu l'état des routes.

      Travaillant sur le motif, il commence à exécuter des dessins rigoureux au crayon et réalise ensuite sur panneau de bois des études exprimant plus rapidement les couleurs aux effets fugaces. Durant l’hiver, dans son atelier parisien, il se sert aussi de ses photographies au cadrage soigné pour restituer un point de vue complexe ou une atmosphère.
La première exposition d’André Dauchez a lieu à Paris, en 1894, à la Société Nationale des Beaux-Arts. Il a également participé à l’Exposition Universelle de 1900, où il obtient la médaille d’argent. Il présente ses œuvres dans les Salons parisiens et les galeries internationales : Pittsburgh, Munich, Budapest, Barcelone, Bruxelles...

      Dès les premières années du XXe siècle, à 30 ans, André Dauchez est un artiste au travail reconnu. Il est nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1911. Il devient peintre de la Marine en 1922, titre auquel il renoncera dix ans plus tard, regrettant le manque de moyens. Il préside à partir de 1931 la Société Nationale des Beaux-Arts, avant de démissionner avec éclat, puis est élu en 1938 à l’Académie des Beaux-Arts.


(voir également le site : www.luciensimon.fr) et http://andredauchez.zandoli.blue



Découvrez ses dessins

Découvrez ses dessins de Seine-Port (cliquez sur les vignettes)

 

L'Homme Guémon (à lire)

Cette histoire a été racontée par un marin, Louis Gouzien, qui vivait au 19è siècle dans le sud de la Bretagne, à mon grand-père André Dauchez, artiste-peintre et navigateur. Ce dernier l'a recueillie et illustrée pour sa fille aînée, Françoise Dauchez, ma mère.

     Il y a eu trois “originaux” de cette œuvre. Le premier a été peint aux vernis de couleur sur plaques de verre pour lanterne magique. Un second original sur papier d'une présentation semblable à celle-ci, a été proposé à la librairie Flammarion qui ne l'a jamais rendu après en avoir refusé l'édition, à cause d'images jugées choquantes à l'époque. C'est en 1946 qu'a été refait le troisième original, lui aussi sur papier, grâce aux plaques de verre ainsi qu'au texte qui avait été copié par ma mère dans un petit carnet. Le 2 décembre 1946, mon plus jeune frère, Francis, écrivait à son parrain Noël: “gran papa va très bien, il recommence l'homme goémon”.

(Nicolas Hallé)


Quelques unes de ses œuvres....
Locmaria à Quimper
N° 1091 - Locmaria à Quimper - 1941
Dunes et plage
N° 179 - Dunes et plage - 1906
Pins devant Loctudy
N° 639 - Pins devant Loctudy - 1925
La Maison d'Yvon
N° 701 - La Maison d'Yvon - 1928
Pins à la Pointe de Combrit
N° 444 - Pins à la Pointe de Combrit - 1918
Les Bateaux de sable
N° 51 - Les Bateaux de sable - 1900
Entrée de l'Anse de Combrit
N° 940 - Entrée de l'Anse de Combrit - 1935
Apperçu du livre
68 figures d'André Dauchez © 1948
Et bien d'autres sont visibles sur internet...

Notre jeunesse à la campagne à Seine-Port. (par Nicolas Hallé)

     Dans cette petite propriété de 3 hectares, la maison devant avoir appartenu à une ancienne ferme, il nous fut providentiellement possible à 10 (2 parents + 7 enfants + Marguerite, notre bonne) sinon à plein temps, du moins pendant de larges tranches d'années, de survivre à Paris entre 1940 et 1946. Nous avons trouvé là de quoi y vivre presque en circuit fermé pendant toute cette dure période de pénurie alimentaire. Au retour des week-ends par le train nous avions de lourds sacs à dos pleins de denrées comestibles. Et ce n'était pas très facile car la gare de Cesson était à 4 km de Seine-Port. Parfois, autre solution, il nous fallait traverser la Seine avec un passeur dans une barque à rames pour atteindre la gare de Saint-Fargeau un peu plus proche à vol d'oiseau, mais les trains y étaient plus rares. Nous disposions, grâce aux talents de jardiniers de nos parents, de fruits (pommes et poires de multiples variétés, cerises, prunes, mirabelles, nèfles, noix, coings, raisin, fraises, pêches, brugnons, groseilles petites ou grosses, quelques figues etc.), des légumes (pommes de terre, salades, chicorée, cresson, mâche, tomates, haricots verts, secs et mangetouts, fèves, pois, betteraves, topinambours, navets, rutabagas, carottes, radis, salsifis, poireaux, choux de plusieurs sortes, oignons, échalotes, ail, potirons, concombres, cornichons, courges, melons, oseille, rhubarbe, asperges, fines herbes de toutes sortes (persil, cerfeuil, estragon, ciboulette, thym, laurier etc.) ; mes précisions sont fondées sur des listes notées par maman. Certaines graines de plantes annuelles étaient reproduites sur place, d'autres étaient achetées annuellement. Le bois de chauffage était produit par nos arbres sans aucune " déforestation ". Il y avait des bambous, des piquets d'acacia (Robinier) fendus main, des tuteurs divers, etc. Il y avait de la viande de mouton, de volaille (poulets, canard, oies), des poules pondeuses... Que nous manquait-il donc ? Du lait (la chèvre n'en fournissait pas assez), du pain, du fromage, du sucre (surtout pour les confitures, mais nous avions beaucoup de miel), des vêtements, des chaussures (et des sabots pour papa), de la bonne ficelle (elle était alors fabriquée en papier). Nous n'avions pas de machines (comme il en vrombit actuellement dans tous les jardins) mais des outils et instruments rustiques (dont faux et accessoires, faucilles, serpes, sciotte, masse et coins, pressoir à cidre, meule à affûter, broyeur à pommes, bassinoire en cuivre pour les lits glacés, etc.) et aussi quelques vélos. La première petite moto n'apparut que vers 1946. L'électricité était parfois manquante, il y avait des bougies et des lampes à mèche. Il n'y avait encore ni butane ni autre gaz. L'eau du robinet manquait assez souvent. Pour l'arrosage on avait heureusement deux grandes citernes remplies par les gouttières des toits. Dans le gros fourneau de la cuisine on brûlait du bois et rarement du charbon. Un bouilleur de cru passait chaque année ou presque pour déployer dans la cour ses engins de cuivre ; ceci en prévision des grogs pour l'hiver.

     Les greniers et quelques chambres abritaient des récoltes. Des guirlandes d'immortelles séchaient sur des fils avec des haricots à écosser. Des fruitiers regorgeaient de poires et de pommes récoltées à la main ; il y en avait pour toute la mauvaise saison. La fabrication du cidre était un grand événement et les gros tonneaux assuraient leur rôle dans la cave, entre l'appareil à mettre les bouchons et les casiers à bouteilles. Un peu plus tôt c'était le temps de la préparation des fruits et de la cuisson des confitures. On récupérait bouteilles et bocaux naturellement. Mais il y avait aussi de très gros pots de grès servant parfois de saloir. Il n'y avait pas de rouet, bien qu'il y ait de la laine de mouton, ni de fléau (faute de céréales). Il y avait des engins à réparer les chaussures. Je fabriquais des paniers en osier, en bois ou en écorce de tilleul ; ce n'est que plus tard que l'on eut du raphia. Je fis alors aussi mes premiers et bien modestes meubles : étagères et tabourets. Les dames tricotaient, cousaient, ravaudaient ou retournaient les vieux vêtements. Si l'on était mal fichu, il y avait du tilleul, de la verveine ou de la camomille. Ce n'est qu'un peu après la guerre que maman introduisit les Actinidia (Kiwis), les Ceanothus, les Akebia, les Tritoma, les Clématites, Muehlenbeckia, Rhus et beaucoup d'autres fleurs, belles ou rares, qui trouvèrent place dans des plates bandes autrefois entièrement consacrées aux légumes comestibles. Il y eut une petite serre, mais son chauffage est resté impossible. On creusa à proximité un bassin pour plantes aquatiques.

      Si la propriété de nos parents n'avait comporté qu'un simple jardin, beaucoup de choses nous auraient fait gravement défaut. Si les arbres avaient de préférence un peu plus leur place dans le verger (nombreux arbres fruitiers, avec aussi peuplier, genévriers), la partie potagère respectait encore quelques gros poiriers, des pruniers, des cerisiers ainsi que des espaliers taillés. Au delà du verger fauché à la faux par notre père, et après une lisière touffue de symphorines, il y avait le bois (tilleuls, chênes, érables, hêtres, robiniers, ormes, alisier, pins) ; il y avait des champignons (coulemelles et cèpes, mais les morilles se dénichaient au printemps près des plates bandes de légumes), des châtaignes, des noisettes, des cornouilles ; nombre de fleurs étaient appréciées pour leur beauté ou leurs caractères remarquables ou inhabituels : balsamines, muguet rose, houx, Mahonia, Koelreuteria, Adoxa, sceau de Salomon, hellébores, doronic, fragon, Daphne, pervenche etc. Du propriétaire qui avait précédé mes parents, un médecin et distingué naturaliste, Dr Léon Laloy (il fut bibliothécaire à l'Académie de médecine à Bordeaux de 1905 à 1910), il subsistait un gros mûrier, des vieux marronniers, une grande aristoloche, des ifs et des Phytolacca. Les acacias du sous-bois (=robiniers) étaient fendus pour faire des rames ou des tuteurs; dans les arbres on construisait des cabanes, parfois très haut perchées. Si, grâce à nos chers parents, nous n'avons pas été trop menacés par la faim sous l'occupation allemande, la position campagnarde de notre quartier, dit " la Barrière aux Oiseaux ", ne nous permit pourtant pas d'éviter d'autres risques. Seine-Port fut la première tête de pont de la traversée de la Seine en amont de Paris par les forces de libération. Nous étions peut-être moins exposés qu'en Basse-Normandie, mais des bombardements firent de gros entonnoirs dont deux dans notre bois, et de dangereux éclats d'obus furent ramassés en quantité tout autour de la maison, après que nous eûmes tous passé plusieurs journées et nuits dans la cave ; celle-ci par chance était bien voûtée. Il y avait alors près de nous un voisin blessé qui gémissait misérablement. Tristes souvenirs dans un environnement qui nous en a laissé d'autres si merveilleux. S'il fallait inventorier la faune qui nous entourait dans cette propriété entourée d'un mur, ce serait long et difficile, en voici un énumération plus que succincte : Taupes, hérissons, écureuils, souris et chauves-souris (oreillards), orvets, une tortue grecque (souvent éclipsée), oiseaux de toutes sortes. Pour les invertébrés je simplifie encore plus, scutigerides, pseudoscorpions, Alucita, Nymphusa, Adela, Panorpa et des milliers d'autres de groupes variés. Nombre d'entre eux étant ailées pouvaient venir de loin et ne se faire remarquer que certaines années (Coléoptères, Lépidoptères etc.). Nous avons aussi prospecté autrefois la microfaune des mousses pour les tardigrades, des citernes pour les vorticelles et autres protistes, des silex pour les microfossiles (Hystrichosphères et autres Acritarches). Enfin nous étions dans un paradisiaque environnement, en prise directe avec une biosphère encore riche, bien qu'à seulement 45 km de Paris. Nous profitions aussi évidemment des environs, bords de la Seine, forêts de Sainte-Assise, de Sénart et de Fontainebleau. La suite débouche un peu plus tard sur les tropiques, mais là c'est une autre histoire.


Dessins de jeunesse à Seine-Port,
par Nicolas Hallé (à 17 ans)

Dans cette solide cave voutée, sous notre salle à manger de Seine-Port, nous avons subi la "Libération" en août 1944. En plus de ma famille il y avait 4 personnes du voisinage dont un malheureux blessé saignant et criant beaucoup, il avait reçu un éclat d'obus dans la cuisse.
Après 3 journées et nuits dans la cave d'où nous pouvions surveiller les blindés américains qui passaient dans le chemin de la Justice, par la lucarne située au dessus de la 4ème marche près du compteur d'eau.
Quand nous pûmes sortir, les avions ne passant plus, nous avons trouvé un peu partout des éclats d'obus (atteignant parfois un kilo) autour de la maison, et deux larges entonnoirs au fond du bois. Tout ce pilonnage s'est révélé bien inutile car tous les Allemands avaient fui bien avant.
Dans la cour près du tilleur alors petit, nous avions creusé une tranchée qui fut couverte de troncs et de planches. Il aurait été dangereux de s'y abriter et, avec 20 cm d'eau au fond, cela eut même été impossible. Après la bataille nous avons rebouché cette tranchée, et j'y ai mis auparavant une bouteille dûment cachetée contenant un message d'intérêt historique destiné à de futurs archéologues. (1944)

(à droite, le soupirail vers la cour au sud, on y jette le bois pour la cuisine.
Les carottes sur du sable sont entre le gros tonneau de cidre et le tonnelet du vinaigre.)

La cave
Cheminée
C'était un feu de bois dans la salle à manger, lors d'une soirée d'hiver.
Nous étions fatigués avant d'aller dormir dans nos lits bassinés.
L'armoire aux confitures
L'armoire aux confitures s'ouvrait dans le salon.
Et Maman rangeait là ses belles provisions

Pierre Hallé

Pierre Hallé

Après des débuts dans une vocaton médicale contrariée par ses proches, il devint un ingénieur agronome distingué. Il commença sa carrière comme journaliste, spécialisé dans les "questions agricoles", principalement dans "la Journée Industrielle" jusqu'en 1940. Il se fit rapidement une haute réputation de tribun dans la défense des agriculteurs et tout spécialement des producteurs de céréales. Il eut un rôle primordial dans la fondation de l'Association Générale des Producteurs de Blé, à l'Office du Blé (O.N.I.C) et lors des premières organisations pour le Marché Commun de l'Europe agricole. Il fut jusqu'en 1966, conseiller économique de la FNSEA.

Nicolas Hallé

Nicolas Hallé

Francis Hallé

Francis Hallé

Né le 15 avril 1938
à Seine-Port

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